Nouvelles

Allocution de départ de M. Pascal Bonin, maire

Bonjour à vous tous,

Alors que je réfléchissais à ce que j’allais dire dans ce discours de départ, je me suis rendu compte que ce qui me vient d’abord, c’est beaucoup de reconnaissance. Je l’ai déjà dit : je suis un citoyen ordinaire, un gars ordinaire qui s’est retrouvé dans une position extraordinaire. Pour ça, il a fallu que les électeurs de Granby me fassent confiance, alors que moi-même, je n’étais certain de rien. Quand je me suis lancé en politique, j’avais 35 ans, je rêvais de faire une différence dans la vie des gens, mais je me lançais en fait un peu dans le vide, parce que je n’avais pas d’expérience politique, et je n’avais jamais eu d’ambition politique. Mais j’avais une vision, et je serai toujours reconnaissant à  la population d’avoir fait confiance à un p’tit gars du district 7 un peu funky pour les représenter comme maire. Pendant mes deux mandats, j’ai eu le grand bonheur, chaque jour, de rencontrer des gens si gentils, j’ai ressenti tellement d’amour, j’avais parfois l’impression d’avoir le cœur trop petit pour absorber l’amour de tout le monde ! Je me suis souvent plus senti comme le fils  des Granbyennes et des Granbyens que comme leur maire. 


Reconnaissance, mais aussi fierté : fier de ma ville, fier de venir du centre-ville, fier d’avoir pu relever le pari d’avoir accédé à la mairie avec le bagage que j’avais. Je souhaite de tout mon cœur que mon histoire puisse donner espoir aux gens qui proviennent comme moi de quartiers populaires,  aux gens qui sont aux prises avec une maladie, aux gens qui l’ont moins facile. Si vous agissez selon vos convictions et que chaque jour, vous donnez le meilleur de vous-même, vous vous rendrez  là où vous voulez aller. 


Si je ne me représente pas, c’est parce que je sais que c’est le bon moment pour moi de me retirer. Je ne regretterai jamais d’avoir été le premier politicien à m’ouvrir sur ma maladie mentale, mais ce genre de transparence vient avec un prix : l’incompréhension de certaines personnes, des critiques, des moqueries, une lutte qui finit par créer une fatigue. Je tenais à rester, je croyais en l’importance de faire ma part pour briser un tabou sur des troubles comme le mien, mais je ne vous cacherai pas que la dernière année a été difficile. 


Je considère que j’ai donné ce que j’avais à donner, qu’il est temps pour moi de laisser la place à quelqu’un d’autre. Je suis serein avec toutes mes décisions et surtout, je suis prêt pour la suite de mon histoire. Je suis en santé, j’ai 49 ans, je suis et je serai toujours amoureux de ma ville, et, peu importe ce qui m’attend, je suis heureux de savoir que les gens sont satisfaits de mes deux mandats. Je ressens une grande fierté d’avoir pu aller de l’avant avec de beaux projets, tout en réussissant à abaisser la dette de la ville. On a travaillé de longues heures, on n’a pas ménagé notre énergie, on a bûché avec rigueur, et on était motivés par l’envie forte de laisser aux plus jeunes  un avenir prometteur. 

 

Oui, je suis passé du « je » au « on » ! Parce que, évidemment, seul, tout ça n’est pas possible. Je dois prendre un moment pour remercier les employés municipaux, les anciens et les actuels, pour leur travail consciencieux et attentif. Vous faites toute une équipe ! Mention spéciale à M. Michel Pinault, qui a su accomplir avec brio le travail de directeur général tout au long de mes deux mandats. Merci pour tout. Je salue Jean-Pierre Renaud, directeur général adjoint maintenant à la retraite,  je le remercie pour son grand professionnalisme. Merci également à Gabriel Bruneau, notre directeur général adjoint actuel. Marie-Claude Delisle, quelle alliée précieuse tu as été, je te remercie pour l’intelligence de ton travail et pour ta confiance. Je te souhaite le meilleur pour l’avenir. Merci aux conseillères et conseillers, passés et présents, avec qui j’ai partagé de nombreux projets et relevé bien des défis au cours de mes deux mandats. 


Merci aussi à l’ensemble des conseils d’administration, comités et organismes économiques, communautaires et culturels dans lesquels j’ai eu l’occasion de m’impliquer, ils se reconnaîtront, ce serait un peu long de tous les nommer ! Je tiens de plus à saluer le conseil des maires de la MRC, j’ai une bonne pensée pour tous ceux qui ont siégé par le passé ou qui s’y trouvent encore actuellement. 

 

Merci, merci, merci à ma femme et à mes enfants, pour leur amour et leur confiance. Mon courage, c’est auprès de vous que je le nourris. Je vous aime. 


Finalement, au nom de ma famille et en mon nom, merci à la population de Granby de m’avoir permis de vivre cette expérience extraordinaire. J’ai tellement appris, et ces années pendant lesquelles j’ai eu le bonheur de travailler pour vous resteront gravées dans ma mémoire.


Avant de terminer, j’ai envie de lancer une invitation. Vous, qui m’écoutez ou lisez ce texte, peu importe votre origine, vos idées, votre parcours, je vous souhaite de croire qu’il est possible d’accomplir vos rêves et de contribuer au monde qui vous entoure. Vous faites la différence. Aux créatifs, aux « underdogs », aux rêveurs : peut-être que vous avez parfois l’impression de ne pas rentrer dans  le fameux moule, mais je peux vous assurer que c’est votre fantaisie, votre côté funky qui arrivera  à contaminer les gens autour de vous. Je vous invite à y croire et à croire en vous. 


Finalement, après treize ans à venir pratiquement tous les lundis soir dans la salle du conseil de l’hôtel de ville, je cède ma place l’esprit tranquille, et je souhaite aux nouveaux arrivants d’avoir  le même plaisir que celui que j’ai eu. Je leur souhaite aussi de toujours garder en tête qu’on remplit  cette fonction d’abord et avant tout pour les citoyennes et les citoyens de notre belle ville. Merci!


Pascal Bonin,
Maire de la Ville de Granby