Historique

Établi en 1810, c’est l’Américain John Horner qui porte l’insigne honneur d’être le premier habitant du hameau de Granby. Vingt ans plus tard, l’agglomération rassemble une centaine e personnes, elles aussi d’origine américaine, près du pont rudimentaire qui enjambe la rivière Yamaska (pont Patrick-Hackett); c’est là qu’on trouve les moulins, les commerces, l’école et les résidences qui, déjà, donnent à Granby l’allure d’un véritable village. 

L’année 1859 est charnière dans l’histoire de Granby, non seulement parce qu’elle marque l’accession du village au statut de municipalité, mais aussi parce qu’elle coïncide avec l’arrivée du chemin de fer et la fondation de la paroisse Notre-Dame. Ce dernier événement traduit la place grandissante qu’occupent désormais les Canadiens français catholiques dans le destin du village. 

De 1880 jusqu’à ce que Granby accède au titre de cité, en 1916, c’est l’industrie qui est le moteur du développement du village, qui pousse la population de Granby au-delà de 5 000 personnes et en fait l’agglomération la plus populeuse en région. Cette révolution industrielle provient en grande partie des efforts de S.H.C. Miner, un puissant industriel dont l’influence se prolonge dans son rôle de maire. Le patrimoine bâti de la ville, riche et abondant, témoigne de cette période où la population anglophone tenait le haut du pavé. Par ailleurs, le développement des infrastructures municipales, comme l’aqueduc et les égouts, et l’apparition de l’électricité, du téléphone et du cinéma améliorent les conditions de vie des citoyennes et citoyens de Granby. 

C’est au cours de l’Entre-deux-guerres (1918-1939) que Granby devient un centre urbain de première importance, fort de ses 10 000 habitantes et habitants rassemblés auprès des usines de caoutchouc, de tabac et de textile. Ces deux décennies affirment aussi la prédominance sociale et politique canadienne-française sur la ville, comme le montre le changement du caractère de l’administration à l’hôtel de ville, quand les Savage, les Miner et les Bradford doivent céder le pas aux Boivin et aux Leclerc. 

L’âge d’or de Granby se confond avec le long mandat d’Horace Boivin à la mairie (1939-1963), une période qui voit la ville franchir le cap des 30 000 habitants et habitantes, obtenir la notoriété internationale grâce à son Jardin zoologique, mériter le titre de « Princesse des Cantons-de-l’Est » et changer sa personnalité pour devenir « la ville des parcs et des fontaines ». Dans le contexte du boum économique d’après-guerre, Granby profite de la célébrité de son maire auprès des investisseurs du Canada et de l’étranger pour renforcer et diversifier sa structure industrielle et pour s’ouvrir au monde. 

 

Entre 1964 et 1985, c’est au rythme de la Révolution tranquille que Granby s’ajuste au chambardement des structures, des attitudes et des comportements qui agite cette période. Pendant que la municipalité, sous la gouverne de Paul-O. Trépanier, se modernise et s’agrandit, de nouvelles valeurs éclosent, les églises et les communautés religieuses se vident et les jeunes et les femmes revendiquent la place qui leur revient. 

À la fin du XXe siècle, Granby évolue sous l’influence de la mondialisation et de la régionalisation. À titre de ville industrielle, elle se trouve avantagée par l’ouverture des marchés consécutive à l’adoption de l’Accord de libre-échange nord-américain, alors que la fondation de la MRC de La Haute-Yamaska, en 1982, lui permet de jouer pleinement son rôle de capitale régionale. 

Source : Société d'histoire de la Haute-Yamaska